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© WWF / James Morgan

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Published 19 avril 2016

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Le Cameroun detruit 2000kg de defenses d'elephants

Yaoundé Cameroun 19 avril 2016. Le Cameroun a incinéré à ce jour 2000Kg de défenses d’éléphants et plus de 1753 objets d’art en ivoire saisis chez des trafiquants au cours des ans, à la demande du chef d’état, son Excellence le président Paul DIYA. L’opération de destruction a été présidée par le ministre en charge des forêts et de la vie sauvage en présence de l’ambassadrice des Etats Unis auprès des Nations Unies, Samantha POWER, et d’autres partenaires parmi lesquels TRAFFIC.


D’après le Dr Paulinus NGEH directeur régional de TRAFFIC pour l’Afrique centrale, cette destruction se produit à un moment où le braconnage des éléphants et le commerce illégal de leurs défenses connaissent une augmentation gigantesque. « TRAFFIC se félicite d’avoir joué un rôle majeur dans l’organisation de l’inventaire, de la concentration et du transfert des stocks d’ivoire depuis les différentes régions du Cameroun vers les installations nationales de stockage centralisées  à Yaoundé. TRAFFIC entend poursuivre sa collaboration avec le gouvernement camerounais en ce qui concerne toutes les actions visant à faire diminuer le commerce illégal de l’ivoire. » 

Une déclaration du ministre en charge des forêts et de la vie sauvage concernant l’incinération fait remarquer que « cette destruction respecte la Convention sur le commerce international des espèces en danger de la faune et de la flore sauvage (CITES) ainsi que d’autres Accords environnementaux multilatéraux qui ont été ratifiés par le Cameroun ». Le ministre, NGOLE PHILIP NGWESE, a insisté « nous continuerons à combattre le braconnage organisé en liaison avec nos pays voisins et partenaires » 

Il a affirmé que, en ordonnant l’incinération des défenses d’éléphants, le Président de la République cherchait à garantir que les actions n’étaient pas annihilées et que l’ivoire saisi ne trouvait pas à s’écouler sur le marché noir.  Dr NGEH a dit que chaque pays avait le droit souverain de disposer de ses stocks d’ivoire nationaux. « Cependant a-t-il déclaré, si la décision est prise de détruire les stocks d’ivoire il est nécessaire qu’un audit global et indépendant soit mené afin d’assurer la transparence, la traçabilité et d’empêcher «  les fuites ». On espère que cette exigence a été satisfaite et qu’un rapport sera rendu accessible publiquement afin d’assurer aux yeux du public  une totale transparence et la justification  de l’ensemble du processus ainsi que le volontarisme de sa planification et de son exécution. »

D’après des dossiers de Presse, les actions menées contre le braconnage par le gouvernement camerounais au cours des années ont abouti à un stock total d’ivoire de 3510,2 Kg d’ivoire brut (2000 défenses) et 267,8Kg d’objets en ivoire (1753 pièces). Il n’est pas certain que ces chiffres correspondent à la totalité du stock d’ivoire du Cameroun. Si cela était le cas, l’incinération aurait abouti à la destruction de 66% du stock de brut et à 100% du nombre des objets en ivoire. Cependant il serait utile de confirmer ces chiffres grâce à un audit indépendant.

Le Cameroun est l’un des pays identifiés comme étant les plus gravement impliqués dans le commerce illégal d’ivoire lors de la 16em Conférence des partenaires de C I T E S  (Cop 16) qui s’est tenue à Bangkok en Thaïlande en 2013. Les pays furent classés comme pays  «d’importance cruciale » (8 partenaires), 

« d’importance  secondaire » (8 partenaires) et « relevant d’une surveillance attentive » (6 partenaires) [1]. Si l’on considère les pays d’Afrique centrale et ( d’Afrique de l’ouest, le Cameroun, la République du Congo, la République Démocratique » du Congo ( RDC), le Gabon et le Nigéria sont tous des partenaires d’importance secondaire » et il leur a été demandé de mettre au point des Plans Nationaux  en matière d’ivoire (PNAIs), alors que l’Angola relève d’ « une surveillance attentive » et a également été prié de créer un PNAI.

TRAFFIC soutient les gouvernements d’Afrique centrale pour la mise en œuvre de leurs PNAIs. En novembre 2015  TRAFFIC a organisé à Kinshasa (RDC) le premier atelier régional à l’intention des pays qui mettent en place des PNAIs en Afrique centrale et favorisent la mise en pratique de quelques unes des recommandations de l’atelier, telle que la garantie de la sécurisation des stocks d’ivoire. L’aide apportée au Cameroun afin d’identifier, de centraliser et de transporter l’ivoire depuis les provinces jusqu’aux structures centralisées de stockage qui sont mieux sécurisées à Yaoundé représente une réponse à ces recommandations.

Le nombre d’éléphants au Cameroun a été estimé à 21.000 en 2010, selon l’Office Stratégique National pour la Gestion des Eléphants. L’augmentation du braconnage qui est à l’origine d’exemples d’abattages  massifs tels que celui d’environ 300 éléphants dans le parc national de Bouba Ndjida au nord du Cameroun en 2012, a participé à la baisse significative du nombre des éléphants.

D’après le Dr Ngeh de TRAFFIC, il faut que le Cameroun augmente ses initiatives et passe à des actions concrètes, dont une surveillance accrue aux points d’entrée et de sortie et des enquêtes basées sur le renseignement visant les réseaux criminels, afin de décourager et de réduire  le trafic d’ivoire et la criminalité  en matière de vie sauvage dans sa totalité. Le Dr Ngeh a répété que TRAFFIC  poursuivrait son soutien et son travail avec le gouvernement camerounais dans son combat pour mettre au défi ces menaces.