La France détruit un stock d’ivoire
Paris, France, 6 février 2014—Aujourd’hui, la France est devient le dernier pays à détruire ses stocks d’ivoire, faisant suite aux évènements publics récents de destruction d’ivoire au Gabon, aux Philippines, aux USA, en Chine, et à l’annonce par Hong Kong de son intention de détruire 28 tonnes d’ivoire.
Plus de 15 000 pièces d’ivoire saisies par les douaniers français à l’aéroport de Paris Roissy sur une période de 21 ans, entre 1987 et 2007, ont été détruites, pour une masse totale de 3 tonnes.
La plupart des ivoires sont des bibelots saisis sur des touristes qui alimentent involontairement le commerce de l’ivoire en faisant des achats imprudents sur les marchés d’ivoire non réglementés dans le monde, seulement pour se les voir saisis à leur retour à la maison car il s’agit d’une violation à la règlementation sur le commerce international d’espèces sauvages.
Le mois dernier, l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) a réalisé un inventaire des défenses, des pièces brutes et travaillées qui ont été détruites.
Par cette action, le gouvernement a souhaité marquer sa solidarité avec les pays africains, et afficher sa détermination nationale à joindre la lutte globale contre la criminalité sur les espèces sauvages.
La France devient ainsi le premier pays européen à procéder publiquement à la destruction d’une partie de son stock détenu par les autorités gouvernementales : cela fait suite à une annonce, en décembre dernier, faite par le Président de la République, François Hollande, à l’occasion de la table ronde du 5 décembre dernier organisée en marge du Sommet pour la Paix et la Sécurité en Afrique.
« La démarche de la France aujourd’hui est d’envoyer un message fort aux européens, et en particulier aux touristes français et aux hommes d’affaires, qu’acheter de l’ivoire comme souvenirs contribue directement à la crise des éléphants à laquelle nous faisons face aujourd’hui », a dit Tom Milliken, expert de TRAFFIC sur les questions de commerce d’ivoire.
« Mais, pour parler franchement, il est probable que la destruction d’ivoire dans les grands pays consommateurs d’ivoire, comme la Chine, ait plus d’impact. Au-delà d’influencer les consommateurs locaux, cependant, il reste à voir quel effet des évènements de destruction comme celui-là ont sur la dynamique du commerce illégal de l’ivoire ».
La théorie économique classique soutient que la réduction de l’offre face à une demande forte pourrait mener à une augmentation des prix, une perspective qui pourrait stimuler les criminels, qui recherchent le profit, à braconner davantage d’éléphants et faire davantage de trafic d’ivoire.
« Nous avons besoin de surveiller étroitement la situation maintenant et voir quel impact, s’il y en a, cette succession d’évènements de destruction d’ivoire a produit », a dit Milliken. « Il nous faudrait des preuves pour nous dire si nous sommes sur le droit chemin, ou si cette réduction de la demande est contre-productive ».
La semaine prochaine, les Chefs d’Etat et les Ministres des Affaires Etrangères d’environ 50 pays se rencontrent à Londres à l’occasion d’un Sommet sous le patronage du Premier Ministre David Cameron, le Ministre des Affaires Etrangères William Hague, et le Ministre de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires Rurales Owen Paterson. Le Président du WWF Angleterre, son Altesse Royale le Prince de Galles et son fils, son Altesse Royale le Duc de Cambridge, participeront eux-aussi aux évènements de la Conférence de Londres.
La Conférence cherchera des engagements de la part de gouvernements prioritaires clés pour combattre la menace globale et croissante posée par le commerce illégal des espèces sauvages.
La France a détruit aujourd’hui 3 tonnes d’ivoire, saisis sur une période de plus de 20 ans © TRAFFIC