La Conférence de Londres doit prendre des mesures capitales pour réduire la demande pour les produits fauniques illégaux
Londres, 11 février 2014 — Avec l’arrivée cette semaine pour la Conférence de Londres de leaders mondiaux sur le commerce illicite de la faune, TRAFFIC a appelé à des mesures sérieuses pour réduire la demande des consommateurs pour des produits illicites d’éléphant, de rhinocéros, de tigre et d’autres espèces menacées d'extinction.
L’ampleur du commerce illégal a des impacts sévères sur les espèces emblématiques : les éléphants d’Afrique, les rhinocéros et les tigres. Le nombre de rhinocéros tués, rien qu’en Afrique du Sud, est passé à plus de 1 000 l'an dernier contre 13 il y a six ans. Il reste moins de 3 200 tigres à l'état sauvage, et plus de 20 000 éléphants africains ont été tués illégalement en 2012.
«Les efforts d'application de la loi doivent continuer d’être en première ligne dans le combat pour protéger les espèces dans leurs pays d’origine et dans les efforts visant la fermeture des marchés illégaux des produits fauniques illégaux », a déclaré le Directeur de la Politique de TRAFFIC, Sabri Zain.
« Cependant, sans un effort complémentaire, des mesures coercitives seules peuvent parfois s’avérer inefficaces face à la demande persistante du marché».
"Tant que la demande pour ces produits demeure élevée et que les consommateurs continuent à être prêts à y mettre le prix, les criminels trouveront toujours un moyen de contourner la loi », a-t-il averti.
Les questions prioritaires qui seront examinées à la Conférence de Londres sont notamment : Renforcer le respect de la loi et du système de justice pénale, réduire la demande en produits fauniques illégaux, appuyer le développement de moyens de subsistance durables au sein des communautés affectées par le commerce illégal des espèces.
«L’escalade continue du braconnage et les niveaux records du trafic illégal d'ivoire et de la corne de rhinocéros en Afrique est alimenté par une résurgence de la demande pour ces produits en Asie, » a rappelé Tom Milliken.
"La Conférence de Londres devrait permettre aux gouvernements de mieux comprendre les facteurs sous-jacents du braconnage et de la consommation des produits fauniques illégaux. Ceux-ci influenceraient considérablement les solutions significatives en termes de stratégies de réduction de la lutte anti braconnage et de la demande, aussi bien dans les pays d’origine que dans les pays demandeurs."
Naomi Doak a appelé à de nouvelles approches pour comprendre et influencer les mobiles des consommateurs de ces produits. "Nous devons aller au-delà des simples campagnes de sensibilisation et mettre en œuvre des approches basées sur la recherche et les sciences sociales. Ceci inclut l’identification et l’implication des individus étrangers et locaux, qui le mieux, influencent les opinions, les actions et les comportements des groupes cibles finaux.
Milliken et Doak interviendront sur la réduction de la demande au Symposium de l'Organisation pour la faune qui se tiendra la veille de la Conférence de Londres.
La Conférence de Londres s’est déroulée du 12 au 13 février. L’événement est organisé par le Premier Ministre britannique David Cameron, le Ministre des Affaires Etrangères William Hague et le Secrétaire d’Etat du Département pour l’Environnement, des Affaires Alimentaires et Rurales Owen Paterson. Le président du WWF-Royaume-Uni, son altesse royale le Prince de Galles et son fils, son Altesse royale le Duc de Cambridge assisteront également aux travaux lors de la Conférence de Londres.