Nouvelles prescriptions requises pour les plantes médicinales
Nairobi, Kenya, le 18 mai 2010 (UICN/ Plantlife International/TRAFFIC)—les plantes médicinales sont des espèces à usages multiples : elles fournissent des revenus et des soins de santé à des milliers de personnes à travers le monde. Un plus grand nombre de personnes ont recours à la médecine traditionnelle, dans la plupart du temps basée sur des herbes, pour leurs soins de santé primaire qu’à la médecine conventionnelle ou occidentale.
Toutefois, on note que 15.000 espèces de plantes médicinales sont globalement menacées, notamment à cause de la perte de leur habitat naturel, due à la surexploitation, aux espèces envahissantes et à la pollution.
Pour conserver cette ressource naturelle de grande valeur, l’UICN, Plantlife International et TRAFFIC appellent les gouvernements à approuver une stratégie globale révisée et mise à jour, pour la conservation et qui viserait à arrêter la perte continue de la biodiversité à travers le monde.
« L'importance de la conservation des espèces sauvages telles que les plantes médicinales ne doit pas être ignorée par les gouvernements du monde, » a déclaré Jane Smart, directrice du groupe de conservation sur la biodiversité de l’UICN.
« Les plantes médicinales assurent autant les soins de santé que le bien-être à des milliers de personnes. Elles sont également un outil important pour la conservation des habitats naturels qui sous-tendent les écosystèmes résilients sains, et qui peut aider à combattre les graves problèmes auxquels nous faisons face, tels l'érosion des sols et les inondations, aussi bien qu'atténuer les effets du changement climatique. »
Le potentiel des plantes médicinales ne doit pas être sous-estimé. 80% des personnes en Afrique emploient la médecine traditionnelle pour leurs soins de santé primaire. 323.000 ménages rien que pour le Népal sont impliqués dans la collecte des plantes médicinales sauvages. Au travers des questions telles que la gestion des sites, les droits d’accès aux ressources, la promotion de la domestication, le développement des centres locaux, la collecte des informations sur le marché des plantes médicinales en améliorant les conditions d’un marché plus équitable, sont autant de principes pouvant induire une diminution des dangers d’extinction qui pèsent sur plusieurs espèces annexées à la liste rouge de l’UICN™.
« Nous sommes particulièrement concernés par les mesures de conservations des forêts et de l’agriculture, l’importance de la collecte durable des plantes médicinales et la préservation de leur habitat naturels, nous ne devons pas l’oublier » a rappelé Roland Melisch, coordonnateur global du Programme TRAFFIC.
« La clef pour la conservation des plantes médicinales est basée sur l’implication des communautés indigènes locales, car ce sont elles qui maîtrisent mieux les espèces sauvages ».
UICN, Plantlife International et TRAFFIC ont bien accueillis la discussion, du reste très positive, sur la stratégie globale pour la conservation des espèces sauvages, qui s’est tenue à Nairobi, au Kenya lors d'une réunion du Conseil Scientifique, Technique et Technologique pour la convention sur la diversité biologique, ou le SBSTTA. Les décisions prises à Nairobi constitueront une base scientifique qui sera prise en compte en Octobre prochain Nagoya, au Japon, lors de la 10ème réunion de la conférence des parties de la Convention sur la Diversité Biologique.
« Les plantes médicinales sont fortement appréciées des communautés partout dans le monde. Il est essentiel pendant la prochaine décennie, de travailler à exploitation durable de ces ressources, non seulement pour la conservation de la nature, mais aussi pour le bien-être des communautés locales indigènes, qui dépendent de ces ressources pour leur survie », à rappelé Elizabeth Radford, Coordonnateur du Programme Plantlife International.
« Cette nouvelle stratégie aiderait à assurer leur pérennité à long terme. »