Six mois de sursis au Pérou pour mettre en ordre le commerce de l’acajou
Doha, Qatar, 13 Mars 2010—lors d'une réunion de la CITES vendredi dernier, le Pérou a reçu un ultimatum de six mois, pour s’attaquer aux thèmes critiques relatifs au commerce illégal d'acajou.
Le Comité permanent de la CITES – l’organe qui régit la CITES entre la conférence des parties - a pris la décision d’adopter cette mesure eu égard aux injonctions répétées au Pérou, de contrôler effectivement le commerce des bois d’œuvre de valeur.
A partir de maintenant et durant les 6 prochains mois, le Pérou doit mettre en place un cadre légal pour réglementer le commerce de l'acajou, mettre en application un système de suivi informatisé et harmonisé d’exploitation de l'acajou et transmettre les quotas effectivement exploités.
Le manque d’observation de ces mesures entrainera pour le Comité permanent, le vote d’une suspension des exportations d'acajou du Pérou.
Le « Pérou argue le fait qu'il exporte moins d'un cinquième de l'acajou qu'il ne l’a fait il y a une décennie, mais ce n'est pas parce qu'ils ont réduit le commerce par une meilleure gestion, qu'ils vont piller les ressources de leurs forêts, » a dit Bernardo Ortiz, directeur de TRAFFIC Amérique du Sud.
« Des années de mauvaise gestion du commerce de l'acajou au Pérou aurait dû entrainé une inévitable interdiction internationale malgré ces résultats. Mais la réalité est que, il est trop tôt pour penser déjà à une suppression du commerce de l’acajou au Pérou. »
Il ya quelques temps, le Pérou avait rejeté une recommandation du Comité, en arguant qu'il a mis en place un moratoire volontaire sur ses exportations d'acajou.
Les parties de CITES discuteront davantage des questions de bois de construction, plantes médicinales et bois « d’agarwood » lors de la rencontre spéciale « d’agarwood » - une résine aromatique retrouvée dans certaines espèces d'arbre – particulièrement prisée dans le Moyen-Orient, où les gouvernements de la CITES se réunissent pour la première fois. L'acajou quant à lui est populaire pour la fabrication des meubles partout dans le monde entier.
« Il y’a de nombreux arbres sauvages qui sont commercés, toutefois, il s’agit seulement de quelques espèces commercialement importantes, qui sont listées dans les annexes de la CITES, dont l'acajou à grandes feuilles est le plus onéreux, » selon Colman O'Criodain, analyste commercial de faune, de WWF International.
Il y’aura d'autres propositions de bois de construction analysées par les gouvernements de la CITES à cette conférence, incluant le bois rose brésilien et le bois saint (également connus sous le nom de santo de palo), qui sont estimés par les industries cométiques dans la fabrication des huiles et laits de beauté.
On estime qu’environ 175 gouvernements prendront part à la 15ème conférence des parties de CITES, qui débutera ce samedi Doha, au Qatar, et se tiendra jusqu'au 25 mars prochain.