Les pays producteurs de tigre parlent d'une seule voix à propos du contrôle de ce commerce
Doha, Qatar, 21 Mars 2010—les pays producteurs de tigre, et même la Chine, sont arrivés à un consensus fort lors de la conférence de la CITES au Qatar, dans le sens d’aborder les problèmes que posent le commerce illégal, qui menace les populations de tigres sauvages et toute autre espèce de grand félin d’Asie. Les 13 pays frontaliers, avec l'appui des parties de la CITES, ont également accepté de continuer de mettre en œuvre les mesures pour promouvoir la domestication de ces animaux, et arrêter le commerce des produits dérivés du tigre.
En effet un important marché des produits de tigre persiste en Chine, mais les engagements des autorités chinoises et des industries pharmaceutiques traditionnelles ont émis le vœu de mettre en application de façon effective toutes les interventions nécessaires pour arrêter ce commerce illégal.
En janvier dernier, l’administration de forestière de la Chine a publié une directive qui a réaffirmé sa politique concernant la conservation du tigre et le règlement des échanges des produits de tigre, y compris la réglementation des fermes existantes. La directive reprend la volonté de la Chine d’arrêter le commerce illégal de tigre, qui suppose également l’interdiction de ce commerce même au niveau domestique stipulée depuis 1993.
Immédiatement après la réunion des parties lors de la CITES, la fédération mondiale de médecine chinoise (WFCMS) a annoncé à Pékin leur engagement dans les processus pour la conservation de tigre. Le WFCMS, qui compte 195 organismes membre dans 57 pays, a invité ses membres à ne pas employer des tigres et autre espèces de faune en danger d’extinction dans la médecine traditionnelle.
Après les consultations substantielles de Doha entre les pays producteurs de tigre et l'UE, ces pays ont accepté de renforcer une plate-forme de commerce des échanges illégaux de tigre et d'autres grands chats asiatiques.
Les amendements d’un document de l'UE réclamant le renforcement d'une résolution existante de la CITES sur les échanges de grands félins asiatiques qui incluent (i) le reportage amélioré par les pays producteurs de leurs efforts de conservation et les flux commerciaux domestiques, (ii) la mise sur pied et le renforcement d’un réseau , et (iii) le contrôle de la base de données du commerce des grands félins asiatiques.
Cette résolution révisée invite également les Etats Parties de la CITES à apporter une assistance technique et financière, afin de permettre à ces pays de mettre en application la résolution.
En outre, les parties de la CITES ont accepté de continuer le travail commencé à la CoP14 en 2007, sur une série de décisions de la CITES qui resteront en vigueur. De façon significative, ceci suppose un focus sur les restrictions de toute forme de commerce- au niveau de la capture à des fins commerciales dans le but d’appuyer l’effort de conservation, et prévenir toute élevage des tigres pour la vente de leurs parties et/ou produits dérivés. Mais il est important de noter également les décisions et les appuis aux réseaux d’application de la loi et la promotion des synergies entre la résolution et le contrôle du commerce domestique qui ont vu leurs délais prolongés par consensus.
À CoP15, les parties de la CITES ont également été invitées à soutenir et à participer aux programmes internationaux de conservation tels que l'Initiative Mondiale sur le Tigre, en partenariat avec le gouvernement Russe, et dont le sommet mondial sur le tigre ce tiendra en septembre 2010 à Vladivostok. Ce sommet rassemblera des chefs d'Etat des pays de producteurs et les bailleurs intéressés à appuyer les engagements sur la protection des tigres contre le braconnage, la destruction de leur habitat naturel, par la pression anthropique et le commerce illégal.
Pour Pauline Verheij de TRAFFIC « Le renforcement du cadre de la CITES, combiné avec les engagements pris par le gouvernement chinois et d'autres pays sont la base nécessaire sur laquelle « l’Initiative Mondiale sur le tigre » s’appuiera pour délivrer les résultats attendus».
« Si la communauté mondiale doit sauver le tigre de l'extinction, nous devons collaborer avec la Chine et les autres pays producteurs afin de réduire la demande des parties ainsi que celle des produits illégaux de tigre, protéger les derniers habitats restants du tigre contre le braconnage et les pressions anthropiques et s’assurer que les commerçants tirant profit du trafic des tigres et des autres grands félins asiatiques soient traduits devant les tribunaux. »